Alors que les assureurs continuent de payer la sévère facture des catastrophes climatiques de cette année, l’inflation bat des records et oblige la profession à se mouiller. Ses engagements sont clairs : limitation de la hausse des primes en dessous de l’inflation, offres spéciales pour les plus défavorisés et travail sur les racines de l’inflation.
Des primes d’assurance en dessous de la hausse des prix
Malgré un bilan déjà très lourd en matière d’indemnisations des sinistrés, la présidente de France Assureurs, Florence Lustman, s’est engagé auprès du ministre de l’Economie à lutter pour le pouvoir d’achat.
Avec deux fois plus d’indemnisés cette année, une facture de 5,2 milliards d’euros, de janvier à Août, pour les dégâts des catastrophes climatiques, l’ambiance était plutôt à répercuter ces exceptionnels résultats sur le montant des primes d’assurances pour 2023.
D’autant qu’avec une inflation qui frôle déjà les 6 % cette année, le coût des réparations a également impacté les dépenses des assureurs : entre les tuiles de toit qui ont augmenté de 30 %, et le prix des pare-brise qui s’envole avec celui du gaz, les assurances habitation et automobile sont en surchauffe cette année.
Pourtant, au cours de la réunion avec le gouvernement du 20 septembre 2022, le monde de l’assurance s’est engagé sur un pack anti-inflation, avec une mesure phare : contenir l’évolution des primes moyennes des assurances habitation et automobile, en dessous de l’inflation sur 2022 et 2023. On parlait, ces derniers jours, d’une augmentation de 3 à 5 % pour ces deux secteurs de l’assurance.
Priorité aux publics les plus fragilisés
Et ce sont les jeunes en recherche d’emploi qui vont ainsi bénéficier des premières mesures collectives de ce « bouclier assurantiel » : les chômeurs de moins de 25 ans recevront un chèque de 100€ pour les aider à financer leur contrat d’assurance automobile.
Et cette catégorie de jeunes pourra également se mettre sous la protection de l’assurance santé de leurs parents. A l’heure où de plus en plus de jeunes n’ont plus les moyens de se soigner, cette mesure devrait leur redonner le moral.
D’autres « engagements individuels » devraient suivre au niveau de chaque compagnie d’assurances, qui reste libre de sa politique tarifaire et promotionnelle. Ils devraient concerner les publics les plus fragiles, avec un gel de certains tarifs, notamment des contrats d’entrée de gamme.
S’attaquer aux causes endémiques de l’inflation
Parmi les pistes de travail que les assureurs souhaitent suivre pour lutter à leur niveau contre l’inflation, s’attaquer aux racines de l’inflation est la plus évidente avec déjà des propositions d’évolution.
Par exemple, dans le secteur automobile, le coût des réparations a explosé avec l’augmentation du tarif des matières premières ou celui des pièces détachées. Les assureurs proposent, à ce sujet, d’encourager l’économie circulaire, encore trop peu structurée, et de favoriser le recours aux « pièces de réemploi ».
Ces pièces de rechange provenant de voitures envoyées à la casse peuvent être jusqu’à 40 % moins cher que les composants neufs. Il faut dire que les tensions actuelles sur les chaînes d’approvisionnement poussent à une forte hausse de ces pièces.
Autre piste dont on parle dans les couloirs depuis plusieurs mois : la suppression de la vignette verte. Pour Florence Lustman, elle « ne sert plus à rien, car on a un fichier des véhicules assurés ».
Ce petit papillon vert placé au coin des pare-brises n’a effectivement plus vraiment d’utilité, depuis qu’un fichier dématérialisé s’est mis en place pour préciser la liste des véhicules assurés à la police et la gendarmerie. Cette simplification devrait permettre aux assureurs de faire des économies de papier, et de se verdir à moindre coût.
En conclusion, on craignait une hausse de 5 % des cotisations d’assurance cette année. Avec une inflation à 6 %, cette hausse restera conforme à l’engagement des assureurs d’être en dessous de l’inflation. Quant aux chauffards qui provoquent de nombreux accidents, qu’ils ne se réjouissent pas trop vite, ils auront droit à une forte hausse de leur prime d’assurance, et ce n’est que justice.