Avec l’arrivée de l’été austral et de ses potentiels cyclones, c’est le moment de vérifier la couverture de votre assurance habitation. Après Belal et ses dégâts catastrophiques, les habitants des zones inondables ont tout intérêt à renforcer les garanties contre le risque inondation de leur contrat d’assurance.
La Réunion, un territoire à risque important d’inondation
L’île de La Réunion connaît un régime tropical humide, générant des épisodes pluvieux de forte intensité. Cela lui a du reste valu plusieurs records mondiaux de pluviométrie.
Son relief est très escarpé avec près de 30 000 km de ravines et l'île connait une urbanisation continue. Vous avez ainsi tous les ingrédients d’une saturation très probable du réseau d’évacuation des eaux pluviales. En cas de pluies abondantes, l’eau n’est pas absorbée par le sol, mais ruisselle, engendrant rapidement des inondations.
Nous avons déjà évoqué cette exposition particulière aux risques dans notre article « La Réunion face au risque inondation ».
Mais le cyclone Belal de janvier dernier nous a rappelé que La Réunion peut aussi être le théâtre d’événements climatiques extrêmes. Certains sont même plus violents que d’autres, à cause du réchauffement climatique.
Près d’un quart de la population de l’île habite en zone inondable. Les 75 % d’habitations individuelles ont tout intérêt à prendre des précautions.
L’importance d’une assurance habitation
En dehors de l’assurance responsabilité civile, les habitants des zones inondables doivent réfléchir à une assurance habitation plus complète.
Voir notre article « Événement climatique et assurance habitation ».
Certes, la cotisation pour une multirisques habitation (MRH) est plus chère qu’une simple responsabilité civile. Mais bon nombre de sinistrés de Belal ont dû se mordre les doigts de ne pas avoir fait ce choix avant le passage du cyclone.
L’intérêt, en effet, d’une MRH est de comporter une garantie « catastrophes naturelles ». Elle inclut des événements climatiques comme les inondations, les fortes tempêtes, les cyclones de forte intensité, les coulées de boue (fréquentes dans les ravines), les sécheresses…
Pourtant de nombreux Réunionnais ne sont toujours pas couverts par une assurance multirisques habitation.
L’assurance habitation plus chère en 2025
La fréquence et de l’intensité des événements naturels extrêmes augmentent. Les assureurs doivent donc faire face à des coûts de plus en plus importants des sinistres couverts. Ils s’attendent ainsi à un doublement du montant des sinistres climatiques dans les 30 prochaines années.
C’est pourquoi une réforme du régime « cat’ nat’ » (catastrophes naturelles) est à l’étude depuis plusieurs années. Mais, vu la complexité de la modélisation des événements climatiques, les mesures à prendre sont difficiles à définir.
Reste qu’une chose est sûr : financièrement, le régime « cat’ nat’ » a atteint ses limites. D’où la décision en décembre 2023 d’augmenter la surprime qui alimente spécifiquement ce régime.
Applicable à partir du 1er janvier 2025, le taux de cette surprime passera de 12 % aujourd’hui à 20 % pour les contrats d’assurance habitation et les biens professionnels, et de 6 à 9 % pour les garanties vol et incendie des contrats d’assurance automobile.
Ce taux n’avait pas bougé depuis 25 ans, soit depuis 2001. Notons qu’entre cette date et 2022, les ressources de ce régime ont presque doublé par la simple augmentation régulière des primes d’assurance. Mais depuis 2021, le régime Cat’Nat’ est intégré au budget de l’État.
Et, bien évidemment, cette augmentation de la surprime Cat’ Nat’ se répercutera sur la cotisation d’assurance payée par les assurés.
La difficile refonte du régime Cat’Nat’
Face à la hausse des risques climatiques, le régime assurantiel français va devoir s’adapter. Lire à ce sujet notre article « Mieux assurer les Français face au changement climatique ».
C'est la surprime cat’ nat’ qui finance le régime « catastrophes naturelles » et le Fond de prévention des risques naturels majeurs, appelé aussi Fonds Barnier.
Rappelons que ce fond public permet de financer des travaux de réduction de la vulnérabilité des bâtiments exposés aux catastrophes. Cela concerne notamment ceux construits en zone inondable. Il permet aussi d’indemniser l’expropriation des biens les plus à risques, dont la démolition ou la condamnation a été actée.
Mais les débats actuels sur le budget 2025 provoquent déjà des réactions enflammées. Selon le projet de loi de finances, les moyens du fond Barnier devraient rester stables, autour de 225 millions d’euros. Et ce malgré l’augmentation de 12 à 20 % de la surprime qui le finance.
« C’est insupportable » s’est exclamée Florence Lustman, présidente de la Fédération professionnelle de l’assurance. « Arrêtons le hold-up sur le fond Barnier ! ».
Il est vrai qu’un rapide calcul appliquant la hausse programmée de la surprime devrait porter le budget du fond Barnier à presque 450 millions d’euros, au lieu des 225 prévus. Et ce alors que des inondations exceptionnelles continuent de toucher la métropole.
En attendant le vote final par le parlement du budget 2025, un examen détaillé de votre contrat d’assurance habitation est à programmer rapidement.
Le Groupe Gesco Assurances, courtier indépendant, est à votre disposition pour vous conseiller sur les éventuels aménagements nécessaires de vos garanties. Ses conseillers peuvent vous aider concrètement à trouver la formule la mieux adaptée à l’emplacement de votre habitation et aux risques naturels auxquels vous êtes soumis.