Vieillissement de la population et désengagement de l’Assurance Maladie vont entraîner une hausse substantielle des cotisations en 2024. Le président de la Mutualité Française vient ainsi d’officialiser une revalorisation moyenne de 8,1 % du tarif des mutuelles pour la nouvelle année.
Maintenir l’équilibre entre recettes et dépenses
Les mutuelles sont des organismes à but non lucratif : elles ne peuvent donc pas faire de bénéfices. Et, à l’inverse de l’Assurance Maladie, elles n’ont pas non plus le droit de générer des dettes pour éponger leur déficit.
Cette particularité des mutuelles santé explique que chaque hausse de leurs dépenses entraîne mécaniquement une augmentation des cotisations. C’est le prix à payer pour des prestations de qualité.
Et c’est la raison pour laquelle les mutuelles sont obligées de réagir à l’augmentation en 2023 des dépenses de santé. Prévoyant 3 % de hausse au départ, les mutuelles santé doivent faire face finalement à 6 % de progression sur l’année écoulée.
Avec +33 % de croissance depuis 20 ans, cette augmentation continue des dépenses de santé provient essentiellement du vieillissement de la population. Et il faut également souligner l’explosion des maladies chroniques. Sans oublier la croissance continue du nombre de patients en affection de longue durée (ALD).
Autre source de déséquilibre pour les mutuelles, le désengagement de l’Assurance Maladie. Pour réduire son déficit, elle transfère, entre autres, des dépenses vers les complémentaires santé.
Dernier exemple en date : la hausse du ticket modérateur au 15 octobre pour les soins dentaires. Passant de 30 % à 40 %, cette mesure devrait générer 500 millions d’euros de charges supplémentaires en 2024 pour les mutuelles.
Au total, ces transferts de prise en charge devraient atteindre 1,3 milliards d’euros à court terme.
Enfin, citons l’influence de la réforme du 100 % santé, la revalorisation des consultations médicales et la hausse des tarifs hospitaliers. Ces dernières dépenses sont sans doute nécessaires pour garantir l’attractivité des métiers du soin, mais il faut bien les financer.
Voir à ce sujet notre article : « Le tarif des consultations chez le médecin revu à la hausse ».
Une revalorisation moyenne de 8,1 %
L’annonce est officielle depuis la présentation des résultats d’une enquête auprès de 38 mutuelles, protégeant 18,7 millions de personnes. Eric Chenut, président de la Mutualité Française, prévoit donc une hausse moyenne de 8,1 % des tarifs en 2024. Elle était de 4,7 % en 2023.
Concrètement, les contrats individuels devraient connaître une hausse moyenne de 7,3 %. Cela concerne les jeunes avant emploi, les retraités, les chômeurs et les agents de la Fonction publique.
Cela va donc toucher 64 % de la population couverte. Précisons qu’environ la moitié de cette catégorie verra cette hausse limitée à 6,5 %.
Côté entreprises, la revalorisation des cotisations devraient atteindre en moyenne 9,9 % pour les contrats collectifs.
Le droit à la santé en question
De nombreux pays nous envient notre système de protection sociale. Mais pour combien de temps ?
Avec 8 Français sur 10 inquiets de l’avenir de la protection sociale, et même 4 sur 10 « très inquiets », la question est d’actualité.
Alors que la désertification médicale s’accélère, touchant aujourd’hui 87 % de la population, peut-on encore parler d’accès pour tous à des soins de qualité ?
La lecture de la première édition du Carnet de santé de la France, réalisé pour la Mutualité Française, est en ce sens édifiante.
Mieux vaut prévenir que guérir
Avec 35 millions d’assurés affiliés à la Mutualité Française, les mutuelles sont au cœur de la réflexion sur une nécessaire réforme de notre système de santé. Avec une évidence : pour éviter les hausses de cotisations, il est nécessaire de réduire les dépenses de santé.
Pour la fédération de la Mutualité Française, cela passe par :
- Une réduction de moitié des taxes sur les complémentaires pour les assurés sans contrat collectif ;
- L’arrêt du remboursement de certains médicaments considérés comme médicalement inefficaces ;
- La suppression de la Taxe de solidarité additionnelle (TSA). Elle est appliquée sur chaque contrat de santé. Son montant de 13,27 % payé par l’assuré est reversé à l’État pour financer la Sécurité sociale.
Mais en dehors de ces mesures ponctuelles, la Mutualité propose une approche globale sur le long terme. Elle souhaite placer comme priorité une culture de la prévention.
L’adage « Mieux vaut prévenir que guérir » prend ici tout son sens. Rappelons qu’il est le principe de base de la médecine traditionnelle chinoise, depuis des milliers d’années.
Et pour l’appliquer à votre situation, demandez conseil à l’un des spécialistes du Groupe Gesco Assurances. Ils sont à votre disposition dans l’une des trois agences de La Réunion, à Saint-Paul, Saint-Denis ou Saint-Pierre.
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