Deux ans après la loi Lemoine, de nombreuses alternatives aux offres des banques existent sur le marché de l’assurance emprunteur. Mais la délégation d’assurance et substitution d’assurance ne font plus vraiment recette. Les banques conservent leur quasi-monopole, bien décidées à le défendre par tous les moyens.
L’assurance emprunteur : un passage obligé
Sans être formellement obligatoire, l’assurance emprunteur est très fortement conseillée lorsque vous signez un emprunt bancaire, notamment pour acheter une maison. C’est elle qui prendra le relais pour rembourser votre prêt en cas d’accident de la vie (perte d’emploi, invalidité, incapacité de travail, décès).
Le problème est que cette assurance coûte très cher, jusqu’à un tiers du montant total de votre emprunt immobilier.
Fidèles à leur image de prestataires au service de leurs clients, les banques n’accordent pas seulement des prêts, elles proposent également ces assurances emprunteurs via des filiales spécialisées.
Il faut dire que le marché est loin d’être négligeable. Déjà en 2021, on estimait le chiffre d’affaires annuel de l’assurance emprunteur à plus de 14 milliards d’euros, en augmentation.
Et les banques font tout pour conserver ce marché dans leur giron. En 2021 toujours, l’assurance emprunteur représentait plus de 36 % de leur chiffre d’affaires, contre 3,4 % pour l’assurance auto !
Plusieurs réformes ont eu pour objectif d'introduire plus de concurrence dans ce secteur. Elles permettent aujourd’hui aux emprunteurs de souscrire une assurance pour leur emprunt en dehors de leur banque.
Lire à ce sujet « Une bonne assurance pour réduire le coût d’un emprunt immobilier ».
Dernière réforme en date, la loi Lemoine de 2022 n’a eu que des résultats mitigés. Pourtant elle permet de changer d’assurance de prêt immobilier quand on le veut. Difficile de faire mieux pour faciliter les choses pour toutes celles et ceux qui souhaitent réduire le coût de leur assurance emprunteur.
Mais son objectif de briser le quasi-monopole des banques n’a pas vraiment marché. Après l’engouement médiatique des premiers mois, les parts de marché des assurances alternatives sont seulement passées de 15,3 % fin 2021 à 16,1 % en 2023.
La baisse des demandes de changement
Cette faible progression est aussi renforcée par une baisse du nombre de demandes de changement d’assurance emprunteur. Principale raison : la crainte de voir leur crédit refusé est grande chez les emprunteurs.
Pour une famille, devenir propriétaire de sa maison est le projet de toute une vie. Et obtenir son financement bancaire est une obligation souvent incontournable, même s’il faut payer beaucoup plus cher pour l’assurance.
Cette attitude compréhensible est renforcée par la méconnaissance des Français de leurs droits. Ainsi, seulement 27 % des Français connaissent la loi Lemoine. De plus les titulaires d’un crédit en cours sont encore 59 % à croire ne pas pouvoir faire d’économies en changeant d’assurance.
Pourtant 96 % des Français se déclarent satisfaits d’avoir changé d’assurance emprunteur. Et 83 % l’ont fait pour bénéficier de tarifs plus avantageux.
Reste que seuls 17 % des Français ont changé d’assurance emprunteur.
Les banques font de la résistance
Compte tenu de l’importance pour elles de ce marché quasiment captif, les banques rivalisent de stratégies de résistance.
Pour les mettre au jour, l’Association pour le Promotion de la Concurrence en Assurance des Emprunteurs (APCADE) dénonce certaines pratiques bancaires.
Au premier rang se trouve l’absence d’information de leurs clients sur ce droit à déléguer l’assurance. La loi les oblige pourtant à le faire chaque année.
Autre obligation légale : fournir une réponse sous 10 jours ouvrés à toute demande de changement d’assurance. En réalité, les délais de réponse explosent cette limite pour atteindre 30...40 jours, voire plus.
Mais le principal point de résistance concerne bien évidemment l’obligation d’équivalence des garanties dans l'offre externe.
La dernière stratégie à la mode chez les banques est de concevoir des offres packagées à bon prix, mais avec des garanties inutiles. On a ainsi vu des contrats incluant une garantie ITT (Incapacité temporaire de travail) jusqu’à la fin du crédit, même si l’emprunteur est déjà à la retraite.
On comprend alors que les prestataires alternatifs aient du mal à conseiller à leur client ce type de garantie dont ils n’ont pas besoin. La déontologie existe encore… Heureusement.
Faire appel à un courtier pour vous conseiller
Face à la complexité des démarches administratives, solliciter l’aide d’un courtier en assurance peut se révéler un très bon choix.
Ce professionnel indépendant a, sans aucun doute, plus l’habitude que nous de se confronter avec un banquier qui préfère souvent effrayer ses clients plutôt que de les convaincre.
A La Réunion, le Groupe Gesco Assurances est le meilleur interlocuteur pour vous aider à respecter l’équivalence de niveau des garanties. De plus, sa longue pratique vous sera utile pour dénicher les subtilités cachées dans les contrats opaques des banquassurances.
Ses conseillers peuvent même se charger de toutes les démarches administratives, jusqu’à la signature d’un nouveau contrat d’assurance emprunteur. Une garantie de plus de voir aboutir votre envie de faire de sérieuses économies sur votre prêt immobilier.