A partir du 1er octobre prochain, les garagistes devront proposer des pièces de réemploi pour réparer les motos, scooters et autres tricycles motorisés. Après l’obligation pour les voitures depuis 2017, l’objectif est toujours d’allonger la durabilité et de réduire l’empreinte environnementale.
Les pièces de réemploi, c’est quoi ?
Juridiquement, le réemploi est défini comme l’opération par laquelle un objet, non considéré comme un déchet, peut être à nouveau utilisé pour son usage initial.
Il ne s’agit donc pas de recyclage, qui ne concerne que la matière. Là, on donne une seconde vie aux objets.
Officiellement, les pièces de réemploi s’appellent « Pièces Issues de l’Economie Circulaire », ou PIEC. Ce sont donc des pièces d’occasion provenant majoritairement de véhicules ayant subi un sinistre, type accident ou vol et qui terminent leur vie dans un centre de traitement de véhicules hors d’usage (VHU).
Il y a environ 1700 centres VHU en France. Ils traitent autour de 1,3 million de véhicules hors d’usage chaque année. Pour en savoir plus sur les VHU, lire l’article « Véhicules hors d’usage (VHU) ».
Ces PIEC sont en parfait état. Elles sont contrôlées et garanties, comme des pièces neuves.
Pour les motos, scooters et autres tricycles motorisés, cela concerne :
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Les pièces de sellerie ;
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Les pièces optiques ;
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Les pièces de rétroviseurs ;
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Les réservoirs ;
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Les pièces mécaniques ou électroniques, à l’exception des garnitures de frein, des axes de roues, du cadre, du berceau et de toutes les pièces structurelles du châssis ;
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Les pièces de carrosserie amovibles…
Au total, cela concerne des dizaines de milliers de pièces que doivent proposer les garagistes aux consommateurs.
Les avantages des pièces de réemploi
Les PIEC présentent de nombreux atouts, à commencer par leur prix. Elles peuvent en effet coûter jusqu’à 50 % de moins que des pièces neuves. Un avantage qu’apprécient les nombreux motards assurés au tiers. Ils doivent financer eux-même leurs réparations quand ils sont responsables d’un accident.
Mais ce prix inférieur peut aussi avoir un rôle positif dans votre relation avec votre assureur. En effet, faire baisser le coût des réparations peut éviter que votre moto ou scooter soit déclaré économiquement irréparable, et donc ne termine à la casse.
Rappelons que les VEI, les véhicules économiquement irréparables, sont des véhicules dont la valeur de remplacement à dire d’expert est inférieure au coût total des réparations, suite à un sinistre. Et c’est votre assureur qui en décide.
Donc si vous aimez bien votre moto, cela peut vous permettre de le garder. Surtout si c’est un modèle ancien pour lequel il est parfois complexe et long de trouver la pièce nécessaire. Et, d’autant plus à La Réunion, où, entre les problèmes de place comme dans toute île, et les besoins de structuration de la filière, entretenir son véhicule n’est pas toujours simple.
Dernier avantage, et non des moindres : la protection de l’environnement.
Donner une seconde chance à une pièce de moto, c’est éviter d’en fabriquer une neuve, donc sauvegarder des matières premières et de l’énergie. Un gaspillage dont on se passe bien de nos jours.
Il faut bien admettre en effet que détruire ce qui peut encore servir, même si c’est un moteur de notre société de consommation, n’est pas une preuve d’intelligence, surtout en ces temps de pénurie grandissante. Les assureurs l’ont bien compris.
Lire à ce sujet notre article « Les mutuelles roulent pour les pièces auto de réemploi ».
Ce qui change à partir du 1er octobre
Après les voitures, c’est donc aux motos, aux scooters et aux tricycles motorisés d’entrer dans le champ de l’économie circulaire. A partir du 1er octobre, les garagistes devront donc informer leurs clients de la possibilité d’utiliser des PIEC.
Notons que cette obligation ne concerne ni les quads, ni les voiturettes. Sont également exclues les réparations gratuites dans le cadre de la garantie contractuelle.
Mais informer les clients ne veut pas dire leur imposer des PIEC. Les réparateurs devront, pour se faire, obtenir le consentement explicite de leur client. A l’inverse, ils devront expliquer pourquoi ils ne peuvent fournir une pièce d’occasion.
Reste que les garagistes conservent la maîtrise de leur art. S’ils jugent qu’une pièce de réemploi présente un risque pour la sécurité ou pour la santé, ils gardent le droit de préférer une pièce neuve. Et c’est également vrai si la PIEC n’est pas disponible dans un délai raisonnable.
Afin d’informer les motards de ces nouvelles options à leur disposition, les garagistes devront mettre en place un affichage clair, visible et lisible de l’extérieur. Et les devis devront préciser la nature des pièces envisagées pour une réparation. Il faudra également indiquer le délai de leur obtention, et, bien sûr, leur prix.
Les conseillers du Groupe Gesco Assurances sont à la disposition des conducteurs de deux-roues de La Réunion pour leur présenter ce nouveau droit et ses avantages.
Courtier en assurances indépendant, le Groupe Gesco Assurances est présent à proximité de chez vous, avec ses trois agences de Saint-Paul, Saint-Denis et Saint-Pierre.