Avec la recrudescence des maladies vénériennes, l’annonce du Président de la République de cette gratuité vient renforcer le dispositif de lutte contre les IST. Mais la prévention et l’information sur les comportements à risque doivent être renforcées.
Les Infections sexuellement transmissibles (IST)
Autrefois appelées maladies sexuellement transmissibles (MST), les IST sont des infections pouvant se transmettre lors de relations sexuelles. Elles peuvent être provoquées par des bactéries, des virus ou des parasites.
Les IST bactériennes les plus fréquentes sont la syphilis, la gonorrhée et la chlamydiose. Une fois diagnostiquées, elles peuvent être guéries.
Les principales maladies virales sont l’hépatite B, l’herpès génital, le VIH/Sida et le papillomavirus, toutes difficiles à guérir.
La recrudescence des Infections sexuellement transmissibles concernent particulièrement la Chlamydia et la gonorrhée, la tristement célèbre « chaude-pisse ». Selon les données de la présidence, la progression a atteint + 45 % entre 2017 et 2019, chez les hommes de 15 à 29 ans.
Cela reste donc un problème majeur de santé publique.
La lutte contre les IST et le sida
Suite aux campagnes contre le VIH/sida des années 80, gonococcie, syphilis et autres IST d’origine bactériennes avaient pratiquement disparu de plusieurs pays d’Europe, dont la France.
Mais au début des années 2000, suite à une baisse de l’utilisation des moyens de prévention, plusieurs infections liées à un rapport sexuel sont réapparues comme la chlamydiose, les blennorragies ou encore la syphilis. Non seulement ces infections sont en augmentation, mais elles sont de plus en plus résistantes aux antibiotiques.
A ce sujet, lire notre article : « Des bactéries de plus en plus résistantes aux antibiotiques ».
Pour l’Institut de Veille Sanitaire (UnVS), le constat est alarmant et signe le retour des comportements sexuels à risque.
A La Réunion, le réseau de surveillance des IST (RésIST) enregistre une augmentation depuis 2014 des infections à gonocoques et à chlamydiae, ces infections étant deux fois plus fréquentes sur l’île qu’au niveau national.
Pourtant depuis décembre 2018, les préservatifs sont remboursés par la Sécurité sociale, sur prescription d’un médecin ou d’une sage-femme. Il s’agissait surtout à l’époque de renforcer la lutte contre le sida.
Depuis cette date, deux marques de préservatifs masculins, « Eden » et « Sortez couverts ! » sont prises en charge à 60 % par l’Assurance Maladie. Le reste est couvert par les complémentaires santé, pour ceux qui en ont une. Ils sont délivrés en pharmacie.
Rappelons aussi que près de 6 millions de préservatifs sont distribués gratuitement chaque année, à travers le Planning familial, de nombreuses associations ou dans les bars et boîtes de nuit. Reste à convaincre les jeunes de les utiliser.
Et d’autres mesures existantes vont dans le même sens comme la généralisation de l’accès sans ordonnance au dépistage du VIH dans tous les laboratoires, avec prise en charge à 100 % par la Sécu.
Et la prévention étant le meilleur outil, les préservatifs et le dépistage sont les deux seuls moyens de freiner concrètement l’extension des IST. Car, concrètement, on peut être porteur d’une IST sans le savoir.
Hélas il semble que la nouvelle génération n’ai pas l’air d’avoir peur du VIH. En tous les cas, pas comme la génération précédente qui avait découvert les ravages du virus avec anxiété.
Lancement de la campagne PrévIST
En novembre dernier, Santé publique France et ses partenaires ont lancé une étude nationale en population générale pour estimer la prévalence de plusieurs infections sexuellement transmissibles bactériennes et des papillomavirus humains.
Dans ce but, un auto-prélèvement, à réaliser chez soi, sera proposé aux participants tirés au sort. Ces derniers sont tous partie prenante dans l’enquête « Santé, vie affective et sexuelle » réalisée par l’ANRS – MIE.
L’étude porte sur les infections à Chalmydia trachomatis(Ct), Neisseria gonorrhoeae (Ng) ou Mycoplasma genitalium (Mg) pour les 18 à 59 ans porteurs d’une de ces maladies. Sont également concernées les personnes de 18 à 29 ans porteuses de papillomavirus humain (HPV).
Et c’est pour améliorer les messages destinés à ces populations qu’il est très important de mieux connaître les facteurs de risques et la répartition dans la population de ces IST.
Car, la difficulté avec ces infections est qu’elles sont souvent asymptomatiques, c’est-à-dire qu’elles ne provoquent aucun symptôme. Le danger est qu’elles peuvent avoir de graves complications, comme une baisse de la fertilité, si elles ne sont pas traitées à temps.
D’où l’importance du dépistage car les traitements de ces maladies sont souvent simples et efficaces. Un simple test peut donc éviter des problèmes lourds de conséquences. Pourquoi s’en priver ?
Pour connaître le centre de dépistage gratuit le plus proche de chez vous à La Réunion, cliquez ici.
Dans tous les cas, retenez déjà un message simple et clair : quelles que soient vos pratiques sexuelles, en cas de nouveau partenaire, sortez couverts !