L’épidémie de Chikungunya continue de sévir dans toutes les communes de l’île. On dénombre déjà 73 000 consultations en médecine de ville depuis le début de l’année. Cette maladie virale transmise par les moustiques provoque une fièvre élevée et des douleurs articulaires. Les mutuelles doivent compléter les prises en charge de l’Assurance maladie, surtout en cas de dépassements d’honoraires.
Le chikungunya, une maladie virale
Maladie causée par un virus, le chikungunya se transmet à l’être humain par les moustiques Aedes albopictus et Aedes aegypti. Identifiables par leurs rayures noires et blanches, on les appelle souvent moustiques tigres. Ce sont les femelles qui transmettent cet arbovirus.
Ces deux moustiques sont également responsables de la transmission de la dengue et du virus Zika.
Le moustique tigre pique en général le matin et avant le coucher du soleil. Ses piqûres sont douloureuses et entraînent des démangeaisons instantanées.
En général, la piqûre n’est pas grave. Parfois, après 4 à 7 jours, peut survenir une fièvre importante, au-dessus de 38,5°, avec des douleurs articulaires très invalidantes. Ces douleurs touchent principalement les poignets, les doigts, les chevilles, les pieds et les genoux.
Ces symptômes s’accompagnent fréquemment de maux de tête, d’une éruption cutanée au niveau du tronc et des membres… parfois d’une conjonctivite.
La guérison est souvent rapide, mais des complications peuvent survenir chez les personnes âgées ou atteintes d’une maladie chronique. D’autres personnes fragiles doivent également faire l’objet d’une surveillance accrue : les femmes enceintes, les personnes souffrant d’hypertension artérielle ou diabétiques...
à noter qu’une personne touchée par le virus ne peut généralement pas le contracter une deuxième fois, suite au développement d’une immunité durable.
Jusqu’à présent, aucun traitement n’existe, à part des antidouleurs et des anti-inflammatoires.
Depuis début mars, la Haute Autorité de Santé recommande qu'on utilise le vaccin le IXCHIQ à La Réunion pour prévenir des formes graves de la maladie. Elle préconise de vacciner en priorité les personnes présentant des comorbidités. Il n’est pas recommandé pour les femmes enceintes.
Ce vaccin offre une protection de six mois et coûte entre 150 et 200 euros, non remboursé par l’Assurance maladie. Mais, depuis quelques jours, le vaccin est désormais gratuit pour les personnes présentant des comorbidités.
La prévention contre le virus : « Bloque le Chik »
Le chikungunya se propage uniquement par piqûre du moustique tigre. Lorsqu’il pique une personne infectée, le moustique ingère le virus qui va alors se répliquer et se transmettre ensuite par une piqûre à un autre humain.
La prévention passe donc par la lutte contre la transmission du virus :
· Protection contre les piqûres : portez des vêtements longs et couvrants, dormir sous une moustiquaire… Il est aussi conseillé aux personnes prioritaires d’utiliser des répulsifs cutanés ou des bougies et serpentins…
Il est important de surveiller l’usage des répulsifs, surtout chez les jeunes enfants ou chez les personnes fragiles ou allergiques. De même, les insecticides sont à manier avec précaution. D’une part, les moustiques deviennent résistants à ce type de produits. D’autre part, l’usage des produits de synthèse peut avoir des conséquences graves sur la santé.
· Élimination des gîtes larvaires où les femelles pondent leurs œufs : flaques d’eau stagnante, pneus usagés, coupelles sous les pots de fleurs, mares, gouttières… Sans oublier de ne pas laisser traîner de déchets.
Si vous en voyez un, prenez-le en photo et faites le savoir sur le site signalement-moustique.anses.fr.
La prise en charge par les assurances
Si vous constatez des symptômes suite à une piqûre de moustique, il est important de consulter votre médecin traitant. Le chikungunya est en effet une maladie à déclaration obligatoire.
En fonction du niveau de la maladie, votre médecin décidera des traitements appropriés, qui peuvent parfois nécessiter la consultation de médecins spécialistes, comme un rhumatologue, un neurologue, un kinésithérapeute…
Côté Assurance maladie, si vous respectez le parcours de soins, vous serez remboursé, en général à 70 % de la base de remboursement. Cela ne concerne pas les dépassements d’honoraires. Les médicaments prescrits sont également remboursés au taux habituel de la sécurité sociale.
Côté mutuelle, en fonction de votre contrat et du niveau des garanties souscrites, la complémentaire santé complétera ces remboursements de l’Assurance maladie.
Soulignons qu’en cas de complications, l’adhésion à une mutuelle est vivement recommandée, notamment pour bénéficier d’un bon remboursement des dépassements d’honoraires. Ils sont en effet assez courants chez les spécialistes. Sans parler du coût d’éventuelles analyses de sang, voire d’une hospitalisation.
Pensez également à consulter votre mutuelle pour une possible prise en charge de la vaccination.
Compte tenu de la gravité potentielle du chikungunya, la lutte contre les moustiques est l’affaire de tous : services de l’État, particuliers, collectivités… La prévention reste le meilleur moyen d’éviter une aggravation de la situation.
Et si vous avez besoin d’informations complémentaires, un numéro vert gratuit, depuis un poste fixe, est à votre disposition : 0 800 110 000.
De même, le Groupe Gesco Assurances, courtier en assurance, est à votre disposition pour vous conseiller sur les garanties disponibles pour la protection de votre famille.