Depuis le 1er janvier 2023, l’Assurance maladie prend en charge à 100 % la contraception d’urgence pour toutes les femmes, qu’elles soient majeures ou mineures. Cette pilule du lendemain est donc désormais gratuite et délivrée sans ordonnance.
Les deux méthodes de contraception d’urgence
On appelle contraception d’urgence des méthodes contraceptives utilisables pour empêcher une grossesse après un rapport sexuel non protégé. Elles doivent être mises en œuvre dans les cinq jours suivant un rapport à risque.
Deux méthodes sont possibles :
- Les pilules hormonales contraceptives d’urgence, appelée aussi « pilule du lendemain » : elles permettent de bloquer ou de retarder l’ovulation ;
- Les dispositifs intra-utérins au cuivre ou stérilets.
Il s’agit de méthodes de rattrapage. Il est fortement déconseillé de les utiliser régulièrement.
La contraception d’urgence n’entraîne pas l’interruption d’une grossesse. Une fois que l’œuf fécondé se fixe dans l’utérus, la nidation a commencé. Et ces méthodes deviennent alors inefficaces. C’est pourquoi elles ne sont utilisables que jusqu’à 3 ou 5 jours après un rapport non ou mal protégé.
Des dates d’ovulation imprévisibles
C’est l’apparition des règles chez une jeune fille qui prévient que son système reproducteur est mature. Cela signifie qu’elle peut dorénavant être enceinte. Un cycle menstruel d’une durée moyenne de 28 jours règle le corps d’une femme. Deux phases se suivent, séparées par l’ovulation :
1ère phase : de la fin des règles jusqu’à l’ovulation, la paroi interne, appelée muqueuse, de l’utérus s’épaissit. Elle se prépare à accueillir un ovule fécondé.
Autour du 14ème jour du cycle, se produit l’ovulation qui libère un ovule dans l’une des deux trompes de Fallope.
2ème phase : de l’ovulation jusqu’au moment des règles, la muqueuse utérine se renforce pour préparer la nidation. Sans fécondation, la nidation n’a pas lieu. La surface de la muqueuse de l’utérus est alors évacuée : ce sont les règles qui marquent le début d’un nouveau cycle.
Même chez les femmes avec un cycle menstruel régulier, le moment de l’ovulation ne peut être prévu de manière précise.
Mais, un ovule ne vit que 24 heures et les spermatozoïdes de 3 à 5 jours. La période de fécondité ne dure donc que quelques jours.
La pilule du lendemain
La contraception hormonale d’urgence consiste en un seul comprimé à prendre au mieux dans les douze heures après un rapport non protégé. Et au plus tard, avant 3 jours pour la contraception au lévonorgestrel, et avant 5 jours pour la contraception à l’ulipristal acétate.
Si malgré tout, vous tombez enceinte, la grossesse peut être poursuivie. Il n’existe aucun risque connu de malformation du fœtus.
De même, la prise d’une contraception d’urgence n’empêche pas d’allaiter son enfant. Et il n’existe aucun risque de fausse-couche, d’infertilité ou de grossesse extra-utérine.
Il peut y avoir quelques effets indésirables, après la prise du comprimé : maux de tête ou de ventre, nausées… Ils sont rares et ne durent jamais longtemps. De même, de petits saignements peuvent intervenir. Ils sont en général peu abondants et ne durent que quelques jours.
Il existe cependant quelques précautions à prendre :
- Il est déconseillé d’utiliser la pilule du lendemain deux fois dans le même cycle ;
- En cas de vomissements dans les 3 heures suivant la prise du comprimé, il faut reprendre un comprimé ;
- Si vous souffrez d’asthme sévère ou d’une maladie grave du foie, un avis médical est nécessaire avant la prise d’un comprimé. Il en est de même en cas d’antécédents de grossesses extra-utérine ou d’infections gynécologiques ;
- Jusqu’au retour des règles, il est conseillé d’utiliser des préservatifs à chaque rapport.
A noter, que la contraception d’urgence n’apporte aucune protection contre les IST (Infections sexuellement transmissibles), comme le VIH ou l’hépatite B. Voir, à ce sujet, notre article « Les préservatifs gratuits pour les moins de 25 ans en 2023 ».
Comment obtenir la pilule du lendemain ?
La contraception d’urgence hormonale est prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie. Elle est disponible gratuitement en pharmacie. Aucun besoin de prescription médicale. Pour les mineures, une infirmière scolaire peut la délivrer de manière anonyme, tout comme en pharmacie.
Il suffit de présenter sa carte Vitale, une attestation de droits à l’Assurance Maladie ou une carte AME.
L’objet de cette mesure, applicable depuis le 1er janvier 2023, est de réduire le nombre de grossesses non désirées. Cette simplification de l’accès à la contraception d’urgence ne doit pas encourager leur recours répété. L’utilisation de la pilule du lendemain doit rester exceptionnelle, d’autant qu’il ne s’agit pas d’une méthode efficace à 100 %
Un moyen de contraception régulier et une protection contre les IST restent des pratiques fortement recommandées en matière de contraception.
Rappelons à ce sujet, qu’il est possible pour les mineures et les jeunes femmes de moins de 26 ans d’obtenir une contraception régulière gratuitement. Cela peut concerner la pilule ou le stérilet. C’est également protégé par le secret pour les mineures.