2023 confirme le net renforcement des risques économiques, climatiques et numériques. Pour les assureurs, c’est le signe qu’on n’a jamais eu autant besoin d’assurances. Face à l’installation de manière durable de cette société du risque, les assureurs sont prêts à jouer pleinement leur rôle sociétal. Proposant un renforcement général de la prévention, les assureurs veulent que la France reste assurable.
Le risque change d’échelle
Lors d’une conférence de presse le 27 mars dernier, France Assureurs, la Fédération des assureurs de France, a dressé un bilan clair sur l’évolution du risque en 2023.
Avec un nouveau sinistre à gérer toutes les 2 secondes, les assureurs constatent donc en 2023 un net renforcement des risques économiques, climatiques et numériques. Pour eux, la société du risque s’installe…
Dans ces trois domaines, on constate en effet un changement d’échelle du risque entraînant de multiples conséquences.
D’abord, suite au ralentissement de l’économie mondiale, le risque économique change d’échelle. Ainsi un nombre important d’économies avancées ont vu leur activité ralentir. En France, ce contexte a provoqué un recul de 38 milliards d’euros des flux de placements financiers.
Le risque climatique a également changé d’échelle : la sinistralité s’accroît, en sévérité pour 71 % des risques, mais aussi en fréquence pour 50 % des risques. Le monde n’a jamais en effet connu autant de sinistres climatiques graves : 37 au total l’année passée.
En 2023, les sinistres liés au climat ont coûté 6,5 milliards d’euros. Et les assureurs constatent une aggravation du dérèglement climatique plus rapide que prévu, et de manière importante. Sur la période 2020-2023, les assureurs constatent que les sinistres climatiques leur ont coûté 18 % plus cher que la prévision pour 2050, établie en 2021. Cela fait froid dans le dos, même si on parle de réchauffement climatique, entre autres…
Enfin, le risque cyber reste en tête pour la 7ème année de suite. En 2023, une entreprise sur deux a subi une cyberattaque. On parle de vol de données dans 31 % des cas, d’usurpation d’identité dans 30 % des cas, et de saturation ou blocage des serveurs informatiques également dans 30 % des cas.
Les Français ont besoin d’assurance
Face à cette intensification du risque, les Français sont inquiets. Après un sentiment de résilience pendant la crise du Covid, nos compatriotes éprouvent aujourd’hui un sentiment de vulnérabilité.
En tête de ces préoccupations, la crainte que leur situation financière ne se dégradent fortement à cause de l’inflation.
Mais ce sentiment de vulnérabilité augmente face aux risques de cybercriminalité et climatiques. De plus, pour ces deux risques, la grande majorité des Français pensent qu’ils sont de plus en plus fréquents et de plus en plus graves.
Mais ils s’inquiètent également sur le risque de dépendance liée à l’âge. Ce qui explique sans doute le succès de l’assurance vie en 2023.
Et ce sentiment de vulnérabilité s’accompagne d’une prise de conscience des difficultés potentielles des assureurs. Ainsi la majorité considère qu’il faut continuer à assurer certains risques, même si le coût pour l’assuré est important. Cela concerne :
- Les dégâts liés au dérèglement climatique ;
- Le risque de dépendance liée à l’âge ;
- Les cyberattaques.
Une seule solution : la prévention
On ne le dit jamais trop : mieux vaut prévenir que guérir. Et face à l’accroissement des risques de toutes sortes, le monde de l’assurance est le mieux placé pour comprendre et accepter ce principe de base de la médecine chinoise.
Rappelons que, selon le Code des assurances, les entreprises de ce secteur se doivent d’être rentable pour être solvable. Conséquence : si les dépenses des complémentaires augmentent, elles doivent augmenter leurs recettes, donc leurs cotisations.
Certes les assurés souhaitent que les assureurs jouent leur rôle même si cela coûte plus cher. Mais le leur côté, les assureurs craignent que certains de nos compatriotes prennent le risque de ne pas être assurés, si les cotisations augmentent trop.
D’où cette volonté d’accroître la prévention pour que la France reste assurable.
A ce propos, les conséquences des catastrophes naturelles constituent sans doute un bon exemple.
54 % des Français sont conscients des risques naturels, mais seulement 34 % se préparent à y faire face. Ainsi, près de la moitié des Français ne sait pas comment réagir face à une inondation.
Lire à ce sujet : « La Réunion face au risque inondation ».
Dans le cadre d’une stratégie nationale de prévention, les assureurs proposent par exemple :
- Pour sensibiliser les jeunes au risque cyber, intégrer des séances d’information dans le cursus scolaire ;
- Face au risque climatique, mettre en place un « score » des bâtiments face aux aléas naturels ;
- Face au risque de dépendance lié à l’âge, création d’une garantie dépendance pour tous.
Pour en savoir plus, Téléchargez le document complet « Pour une France assurable ».