Assurances et voitures électriques
L’augmentation du nombre de voitures électriques est logique. C’est la conséquence de notre volonté de décarboner nos sociétés. Mais cette évolution du parc automobile oblige les assureurs à revoir leur copie, car les coûts d’assurance vont se modifier de manière non négligeable.
Un parc automobile de plus en plus branché
Annoncé en grande pompe, l’évolution du parc automobile français vers le tout électrique est programmée. Le gouvernement vient d'ailleurs de signer un contrat de filière visant à vendre 800 000 voitures électriques dès 2027.
Le choix de cette transition énergétique de la filière automobile pose certes de nombreux défis à notre pays. Mais, en supposant qu’aucun incident ne vienne perturber la production d’électricité d’origine nucléaire, l’augmentation de l’intérêt pour ces véhicules ne devrait pas fléchir.
En 2022, 19 % des immatriculations de véhicules concernaient des modèles 100 % électriques. Et on vise donc 45 % de parts de marché en 2027.
Certes, le bonus écologique a baissé en février pour, officiellement, rééquilibrer socialement la prime à l’achat d’un véhicule électrique. Et c’est pour cause de succès que l’aide au leasing de voitures électriques vient d’être suspendue. Plus de 50 000 commandes ont, en effet, été validées contre 20 000 attendues.
Les conducteurs vont être de plus en plus branchés à court et moyen terme. Et cette transition risque de sérieusement impacter le secteur de l’assurance automobile.
Les assureurs vont devoir s’adapter
Avec des voitures électriques gagnant en performance et en autonomie, nul doute que le parc de véhicules assurés progresse lentement mais sûrement, du thermique à l’électrique. Des ajustements vont de toute évidence devoir s’opérer dans le mode de calcul des primes d’assurance.
Et, à ce sujet, la Loi de finances pour 2024 et ses évolutions fiscales ouvrent le bal.
En effet, depuis le 1er janvier, l’exonération pour les véhicules électriques de la Taxe sur les Conventions d’Assurance (TSCA) n’est plus totale. Cette réduction à 75 % de l’exonération va ainsi obliger les conducteurs de véhicules électriques à payer une partie de cette taxe.
N’oublions pas que cette réduction de l’exonération s’applique de manière différente suivant l’année d’achat. En 2024, ce sont les véhicules achetés en 2022 qui sont concernés.
Cela devrait donc obliger les assureurs à intégrer dans les primes d’assurance auto cette dépense supplémentaire.
Autre adaptation nécessaire pour les assureurs : leur réseau de réparateurs conventionnés. Certaines compagnies proposent en effet à leurs assurés de bénéficier de garanties spécifiques en utilisant un garagiste de leur réseau.
Le problème est que peu de mécaniciens ont déjà reçu l’agrément nécessaire à une intervention sur une voiture électrique. Et le matériel pour le faire n’est pas encore disponible partout.
Nous conseillons donc aux propriétaires de ces véhicules de bien s’assurer que leur contrat stipule la compétence des réparateurs proposés.
N’oublions pas, en effet, que la carrosserie des voitures électriques est en aluminium, qui ne se travaille pas comme la tôle habituelle, et impose des carrossiers spécialisés.
Et c’est encore plus vrai concernant les réparations liées à la batterie.
La batterie et sa recharge… Sujets sensibles
Par essence donc, si on peut dire, la batterie est un élément essentiel dans une voiture électrique. Non seulement elle est indispensable à son fonctionnement, mais elle représente près de 50 % du prix du véhicule.
Donc, en cas d’accident, mieux vaut avoir une bonne assurance. Et c’est d’autant plus vrai que la réparation d’une batterie n’est pas toujours possible. Et compte tenu de l’évolution du prix d’achat d’un véhicule neuf, de nombreuses voitures accidentées risquent ainsi de se retrouver à la casse dès leur plus jeune âge.
Nous vous conseillons donc d’assurer votre véhicule électrique en tous risques, pour vous éviter de vous retrouver à pied. Surtout si vous avez décidé de louer votre batterie, comme le proposent certains constructeurs. Certes la plupart des marques proposent une garantie de 8 ans sur les batteries.
Mais, dans tous les cas, vérifiez donc bien les clauses de votre contrat, et n’hésitez pas à prendre une extension de garantie d’assurance couvrant les dommages sur votre batterie.
Et n’oubliez pas que le risque porte également sur les câbles de recharge. Ils peuvent être endommagés par un court-circuit, voire volés, lors d’une opération de recharge.
D’autant que cette question de la charge de votre batterie se pose assez souvent, voire très souvent, à cause de l’autonomie encore réduite de la majorité des modèles.
Rappelons à ce propos qu’il faut une demi-heure sur une borne de recharge rapide, mais plusieurs heures sur une prise installée à votre domicile.
Des options à envisager
Compte tenu des limites actuelles du réseau de bornes de recharge, on conseille de souscrire une garantie assistance 0 km. En cas de panne de batterie, vous serez alors remorqué jusqu’à une station de recharge ou jusqu’à votre domicile.
Et justement à propos de ces bornes de recharge, nombreux sont ceux qui décident d’en installer une dans leur garage. Pensez à vérifier que votre contrat d’assurance habitation couvre bien votre installation avec une garantie risque d’incendie électrique clairement stipulée.
Pour toutes ces questions, n’hésitez pas à vous renseigner auprès d’un de nos conseillers. Le Groupe Gesco Assurances, courtier indépendant, est à votre disposition partout à La Réunion, avec ses trois agences à Saint-Paul, Saint-Denis et Saint-Pierre.