Le rapport de mission Langreney sur l’assurabilité des risques climatiques a été remis au gouvernement. Ce rapport présente des pistes de travail pour adapter le système assurantiel français face à la hausse des risques climatiques.
Redresser le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles
2023 est l'année la plus chaude jamais enregistrée. Cela confirme, si c’était nécessaire, le rôle du changement climatique dans l’augmentation de la sinistralité. Le coût des dommages liés aux sécheresses, aux inondations, aux submersions marines et aux aléas cycloniques… pourrait augmenter de 50 % environ à l’horizon 2050.
Et après des années de déficit, le rééquilibrage du régime d’indemnisation des catastrophes naturelles est donc un impératif pour atténuer les conséquences d’un évènement extrême.
Le rapport estime à 1 300 millions d’euros par an les besoins financiers additionnels pour ce rééquilibrage. Cela implique donc une hausse des primes de la garantie Cat Nat.
Dans un article récent, « Le régime catastrophe naturelle se refait une jeunesse », on parlait déjà d’une augmentation de près de 3 % chaque année des contrats d’assurance de tous les Français, simplement pour financer le régime Cat Nat.
Maintenir un système assurantiel mutualisé
Assurément, une telle hausse des cotisations fait craindre une fissure dans la solidarité entre assurés « à risques » et assurés sans risque.
Pour éviter une instabilité de l’offre assurantielle et éviter un phénomène de non-assurance, la mission soutient ainsi l’effet protecteur d’un maintien de la mutualisation entre tous les assurés du risque Cat Nat.
En contenant le risque de non-assurance ou d’intervention de l’État, le modèle assurantiel français permet de laisser accessible l’assurance dans les zones les plus exposées aux périls climatiques.
Le désengagement de certains assureurs des zones très exposées constitue un risque stratégique majeur. Il s'agit donc de mettre en place rapidement des mesures de péréquation. La mission propose à ce sujet un mécanisme de modulation du taux de prélèvement sur le produit des cotisations Cat Nat.
Il s’agit d’éviter que certaines zones soient délaissées par le marché assurantiel. A ce propos le Gouvernement parle de la création d’un observatoire de l’assurance des risques climatiques.
Renforcer la prévention
Parmi les objectifs majeurs, on trouve dans ce rapport le renforcement des efforts de prévention individuelle et collective. Cet axe semble être à ce propos un progrès essentiel pour contenir la hausse projetée des coûts des sinistres.
La sinistralité climatique est en effet la conséquence, entre autres, de l’effectivité des politiques de sensibilisation à la culture du risque, et de l’efficacité des mesures de prévention des risques.
Concernant ce dernier point, plusieurs études constatent l’efficacité des mesures prescrites de prévention des risques d’inondation. Le rapport considère également qu’il faudrait soutenir et accélérer des mesures dites « horizontales » de prévention pour le bâti existant face au retrait-gonflement des argiles.
La mission préconise que ces efforts de prévention associent tous les acteurs du système assurantiel pour, entre autres :
- réaliser une cartographie territoriale de l’exposition aux aléas climatiques ;
- déployer des diagnostics de résilience individualisés, après un sinistre, dans les zones exposées ;
- imposer des travaux de réduction de la vulnérabilité, après sinistre, dans les zones d’exposition très forte ;
- renforcer l’indemnisation assurantielle pour faciliter la relocalisation des assurés sinistrés et organiser la reprise des biens fortement endommagés.
Renforcer la décarbonation des assurances dommages
Les assureurs ont l’opportunité de contribuer fortement à l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris. Investisseurs de long terme, les assureurs avaient en 2021 2 742 Md€ de placements à l’actif de leur bilan. Le rapport préconise donc de renforcer les efforts de décarbonation de leur portefeuille d’actions.
Le rapport recommande également d’intensifier la diffusion des clauses « vertes » en matière d’indemnisation. Deux exemples, suite à un sinistre :
- en cas de sinistre grave, inciter à choisir de remplacer le véhicule endommagé par un véhicule électrique.
- Utiliser des pièces ou des matériaux de réemploi en matière de réparation automobile ou dans le secteur de la construction.
Globalement, le rapport veut que les assureurs considèrent les sinistres importants comme des opportunités d’appliquer une « garantie verte ». L’objectif est de réduire l’émission de gaz à effet de serre des biens sinistrés en introduisant une participation aux efforts de décarbonation :
- Isolation thermique plus efficace ;
- Technologie de chauffage favorisant les énergies renouvelables ;
- Production d’électricité par voie photovoltaïque…
Pour prendre connaissance de l’intégralité de ce rapport de mission, téléchargez-le
Le Groupe Gesco Assurances se tient à votre disposition à La Réunion pour élaborer un plan de prévention individuel des risques climatiques. Cela peut concerner la protection du bâti face aux risques d’inondations, à travers votre assurance habitation.
N’hésitez pas à en parler avec nos conseillers si vous habitez dans une zone à risques de submersion marine ou d’érosion du trait de côte. Ils sont à votre disposition dans l’une de nos trois agences, à Saint-Paul, Saint-Denis ou Saint-Pierre.