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Les cyberattaques, principale menace pour les assureurs

Acteurs majeurs du développement économique, les assureurs analysent chaque année les risques qui pèsent sur la profession de l’assurance et de la réassurance. Et depuis 5 ans, ils placent les cyberattaques majeures à la tête de leur classement à l’horizon 5 ans.

Une cartographie prospective des risques de la profession d’assureur

Fin 2021, France Assureurs a interrogé les directeurs métiers et les directeurs des risques du secteur de l’assurance et de la réassurance. Représentant près de 97 % du secteur, ils ont identifié chaque risque potentiel, en évaluant sa probabilité d’occurrence et son impact potentiel sur la profession à moyen terme.

Et, depuis la première édition du baromètre en 2016, les dirigeants du secteur ont désigné, à nouveau, les cyberattaques majeures comme la principale menace pour les 5 ans à venir. Mais avec une probabilité d’occurrence en hausse.

Pour le moment, hélas, l’actualité leur donne raison. Le nombre de rançongiciels est en forte augmentation, visant non seulement des entreprises, mais aussi des administrations et plusieurs secteurs stratégiques comme la santé, avec récemment de multiples hôpitaux visés.

On constate à ce sujet un accroissement de la vulnérabilité avec le développement du numérique à tous les échelons de la société : internet des objets, télétravail, pacemakers, voitures autonomes… L’émergence de nouvelles formes de crimes organisés est également à craindre.

En deuxième position, les assureurs place le risque de dérèglement climatique, avec des catastrophes naturelles plus fréquentes et provoquant plus de dégâts sur les infrastructures, mais aussi sur la santé des populations. Lire à ce sujet : Assurance récolte new look face aux risques climatiques.

Intégrant cette année le classement, le risque de catastrophes naturelles exceptionnelles se place directement en 3ème place, illustrant la gravité grandissante des phénomènes naturels depuis plusieurs années. L’intensification de l’urbanisme et des réseaux, la multiplication des sites à risque font craindre les conséquences d’une super éruption volcanique ou solaire.

Cette cinquième édition de la cartographie des risques marque en revanche un recul des risques épidémiques, qui restent tout de même plus élevés qu’au niveau pré-crise sanitaire, et une baisse sensible du risque lié à l’environnement économique (classement réalisé fin 2021).

Par contre, on note une nette progression des risques réglementaires, alimentés par une avalanche des transpositions des directives européennes, avec parfois des changements rétroactifs de la réglementation. L’impact sur les PME, notamment à La Réunion, pourrait les obliger à des fusions pour pouvoir y affecter les ressources humaines nécessaires, sans oublier l’augmentation des sanctions réglementaires pour non-conformité.

Des risques émergents, véritables défis pour la profession

Avec l’évolution de la société apparaissent de nouveaux besoins auxquels le monde de l’assurance va devoir répondre. En tête de ces risques émergents se situe la qualité des données et leur utilisation.

Avec l’explosion de la circulation des données, dont les données personnelles, les risques d’utilisation frauduleuse s’accroissent sans que leur contrôle ou leur protection ne soit vraiment garanti. C’est un risque que les assureurs vont devoir assumer pour leur impact réputationnel ou judiciaire.

Deux mutations suivent dans le classement : le dérèglement climatique et la rupture des équilibres démographiques. Ce dernier est la conséquence logique des progrès techniques, comme la réanimation ou l’apparition de nouveaux traitements contre certaines maladies, comme le cancer.

Les conséquences de l’évolution de l’espérance de vie sont encore difficile à maîtriser. Les nouveaux services à la personne, l’évolution dans la prise en charge des risques ou dans la consommation, l’inflation probable des frais de santé, autant de nouveaux équilibres à trouver entre public et privé.

Ensuite viennent les principales mutations technologiques, comme les cyberattaques majeures, la disruption du secteur de l’assurance et la maîtrise des algorithmes.

En effet, l’arrivée de nouveaux acteurs dans le secteur de l’assurance, comme les GAFAM ou les insurtechs, font craindre des pertes de marché pour les assureurs traditionnels, ou même des faillites. D’autant que les progrès de la blockchain et de l’intelligence artificielle génèrent de nouveaux modes de consommation.

Dans le même ordre d’idées, la numérisation des entreprises et le recours de plus en plus grand à l’IA font exploser la quantité de données disponibles. Cette profusion oblige les entreprises à adopter des algorithmes de décisions qui ne sont pas toujours encore bien maîtrisés.

D’où un risque pour la réputation des entreprises dont certaines décisions pourraient ne plus correspondre à leur éthique. Et même des risques opérationnels en cas d’erreur de l’algorithme face à une situation nouvelle.

Ces risques émergents se caractérisent par une forte incertitude quant à leur évolution. Par manque d’observations historiques, le monde de l’assurance appréhende ces risques nouveaux.

Conjugués avec les mutations technologiques, scientifiques ou sociopolitiques, ces risques émergents font craindre des discontinuités, particulièrement redoutées par les assureurs dont le métier est justement la gestion du risque et sa prévision à court, moyen et long terme.

 

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